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Le dirigeant d’entreprise, le cadre dirigeant (« dirigeant » au sens générique du terme) est un(e) champion(ne) qui s’ignore …

Le monde de l’entreprise et le monde du sport sont deux univers à la fois convergents et opposés. Ils nécessitent tous deux un même esprit combatif, une résistance mentale face aux enjeux, le sens du collectif et la volonté de gagner, de progresser. 

Champion ou chef d’entreprise, tous deux travaillent beaucoup. Ils ne veulent surtout pas se blesser ou tomber malade. Ils aspirent également à concilier vie personnelle, familiale et professionnelle. 

Mais leurs points de divergence résident fondamentalement dans la stratégie qu’ils mettent en place pour atteindre ces objectifs.

Naturellement, pour le sportif, le corps est le centre de toute ses attentions. Pour l’optimiser il passe 90% de son temps à s’entraîner et 10% en micro-compétitions, en vue d’un seul Rendez-Vous majeur annuel.

Le dirigeant d’entreprise travaille en moyenne de 10 heures par jour, soit l’équivalent d’un Ironman chaque jour ! De plus chacune de ses journées est en soi une véritable compétition jalonnée par une succession d’épreuves ou de mini-compétitions.

Alors que dans l’ADN du sportif, l’excellence résulte avant tout d’une fine combinaison entre sa stratégie de préparation à une compétition majeure, ses capacités corporelles, émotionnelles et mentales, le dirigeant est par contre totalement focalisé sur le pilotage stratégique de son entreprise et ne conçoit l’atteinte des résultats que sous l’angle de l’intellect. Il est un cerveau en action qui impose au corps sa loi. 

Il perçoit son corps davantage comme un outil ou une machine et il en oublie souvent que si cette machine tombe en panne, il n’existe pas de garantie assurant un échange à l’identique !

L’athlète conçoit ses performances à partir de la gestion de son énergie tandis que le dirigeant d’entreprise est obsédé par la gestion de son temps pour faire plus dans un minimum de temps avec un souci permanent d’économie de moyens. 

La notion de récupération de son énergie lui est totalement étrangère. Quand il prend du repos les week-ends en famille… son téléphone n’est pas coupé et il commence sa journée en consultant ses mails. Quand il part en vacances, son PC est le 1er objet à être mis dans ses bagages… Lui expliquer que récupérer est tout autant important, et même plus important que de travailler, c’est l’assurance d’être perçu comme un extra terrestre ou un illuminé coupé de la réalité !

Un champion, non seulement s’entraîne en permanence mais en plus il est entouré des meilleurs professionnels : préparateur physique, entraîneur mental, psychologue, médecin, nutritionniste, spécialiste du sommeil kinésithérapeute, … qui vont l’entraîner physiquement et mentalement, l’entourer, le conseiller, le soigner.  

Pour sa part, le chef d’entreprise est plutôt isolé alors que pèsent sur ses épaules en permanence des obligations de résultats et des responsabilités collectives et sociales.

Bref, le chef d’entreprise est avant tout un cérébral qui vit ses journées à 100 KM/H, sur le mode multi tâches et oublie encore trop souvent que la performance durable, sans risque d’implosion, est le résultat d’un juste équilibre entre son corps, ses émotions, son attitude mentale, sa stabilité émotionnelle et son environnement.

Le cerveau est une merveilleuse machine à penser, à créer et à imaginer. Il est aussi l’organe qui consomme le plus d’énergie. Sa biochimie est en interaction permanente et totale avec tout notre corps. Une bonne forme corporelle énergise et bonifie toutes nos capacités intellectuelles. La réciproque s’avère également vraie : se sentir mal dans son corps, subir des douleurs, être fatigué, etc... sont là autant de facteurs qui influent sur notre tonus mental, nos pensées, nos émotions, notre énergie et plus largement sur notre attitude mentale face aux petits ou grands évènements du quotidien.

L’oublier sous le poids d’une croyance inculquée (mais dépassée) que la gestion du corps et le maintien d’un rythme soutenu est avant tout une affaire de force de caractère (encore le cerveau !) c’est comme ouvrir grand les mailles du filet d’une santé déficiente ou malmenée, de l’épuisement et du risque de burn out !

 

Phiiippe Leclair

 

 

mercredi 14 avril 2021 , par Philippe Leclair  : : Dirigeants et managers

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