Deux études récentes, l’une faite par Pôle Emploi, l’autre par le Conseil d’analyse économique sur les systèmes scolaires au sein des pays de l’OCDE se font écho en soulignant l’importance des compétences socio comportementales dans nos trajectoires professionnelles et personnelles.
L’étude de Pôle Emploi établit que 6 employeurs sur 10 estiment que les compétences comportementales sont plus importantes que les compétences techniques. Et parmi ces compétences comportementales, les chefs d’entreprise mettent en priorité: l’autonomie et l’efficacité personnelle, la persévérance, le travail en équipe, le sens de la relation Client, la capacité d’adaptation, la capacité de créativité et d’initiative...
Celle du Conseil d’analyse économique indique, à nouveau, que la France, n’est pas des mieux placées et se distingue par un net clivage entre les « élèves-élites », une minorité, et tous les autres qui sont dans la moyenne ou qui cumulent les difficultés de toutes sortes. Or la France consacre 5,3% de son PIB à l’éducation contre une moyenne de 4,9% dans les autres pays européens. Aussi pourrait-on s’attendre à de meilleurs résultats scolaires. Une des explications de ce retard, se trouve dans la comparaison des méthodes pédagogiques avec les autres pays. Notre Education Nationale n’intègre que très faiblement dans ses enseignements le développement des compétences socio-comportementales telles que la confiance en soi, l’efficacité personnelle, la capacité à travailler en groupe selon une pédagogie de montée en puissance des groupes, etc… De plus le système de notation (qu’il soit en notes, lettres, ou images), est encore souvent accompagné de commentaires qui peuvent être ressentis par les élèves comme de véritables boulets émotionnels.
Conséquence: les élèves français sont parmi ceux qui ont le moins confiance en eux, qui ont une plus faible capacité de coopération entre eux et de travail en groupe, sont parmi les plus anxieux. Sans surprise, cette étude souligne toute l’ampleur de l’impact de ce déficit tout au long de la vie des élèves non seulement pour leur scolarité mais surtout dans leurs trajectoires professionnelles.
Ces compétences socio-comportementales ou « compétences relationnelles et comportementales » portent sur les capacités à:
- apprendre à apprendre (apprentissage avec une certaine autodiscipline, savoir tirer des enseignements de ses échecs, de ses succès, ...)
- surmonter les obstacles
- adopter une attitude positive orientée vers la résolution des problèmes
- travailler en équipe dans un esprit de coopération et dans le respect des règles du jeu collectif
- garder un sentiment d’efficacité personnelle et d’estime de soi
- garder le contrôle de soi quelles que soient les circonstances
- faire preuve de persévérance, de respect de l’autre et tolérance
Si pour certains, une minorité, ces compétences semblent "innées", sont-elles pour autant maîtrisées en toutes circonstances ? Et tous les autres, doivent-ils se résigner à ne jamais les acquérir au prétexte « qu’ils ne sont pas nés « avec » ?
Voilà près de 30 ans que j’enseigne le développement de ces compétences socio-comportementales. Elles prennent appui dans notre intelligence émotionnelle ou stabilité émotionnelle. Souvenez-vous dans une précédente lettre, je vous expliquais le processus de nos émotions. Voici un schéma qui synthétise ce cheminement:
Nos pensées (l’attitude mentale) => des émotions => des comportements => un mode relationnel
=> un résultatCeci est invariable quelle que soit l’activité ou l’objectif, la profession, le sport pratiqué, le niveau de responsabilité, etc…. A tout âge, nous pouvons apprendre à renforcer notre stabilité émotionnelle, tout comme nous développons nos connaissances et notre savoir-faire professionnel tout au long de notre vie.
Notre intelligence émotionnelle est le reflet immédiat de l’interaction entre nos sensations corporelles et notre attitude mentale. Une gestion adaptée de notre intelligence émotionnelle est la garantie de l’optimisation de nos performances qu’il s’agisse d’atteindre un objectif précis ou, plus globalement de se sentir bien au quotidien.
Les techniques d’entraînement mental sont nos supports pour développer la pleine conscience et la maîtrise de notre état émotionnel. Les bénéfices obtenus sont immédiats.
Dans le monde de l’entreprise, si le recrutement sur la base de ces qualités (autonomie et efficacité personnelle, persévérance, capacité à travailler en équipe, sens de la relation, … ) est possible, quoique difficile, pour autant, le quotidien professionnel et personnel n’est jamais un long fleuve tranquille et de nombreux facteurs peuvent venir perturber l‘équilibre de tout un chacun. Il appartient aux chefs d’entreprise d’entretenir et de développer les compétences socio-comportementales de ses équipes par des actions de formation et par une démarche d’entraînement collectif au quotidien.
Mon passé de sportif en équipe de France et au Bataillon de Joinville, mon expérience de préparateur mental de champions, a forcément influencé mon approche pédagogique de la gestion de la performance en entreprise. Une entreprise et ses équipes sont le reflet des comportements de son dirigeant et de ses managers. Leur façon de se comporter, de diriger influe immanquablement sur la stabilité émotionnelle collective et donc en bout de chaîne, sur la qualité de la relation Client. Les capacité à gérer positivement cette intelligence émotionnelle collective constituent les fondements pour réussir à réconcilier obligation de performance et respect de l’Etre humain.
Pour ces Stratèges, les objectifs économiques sont atteints grâce à un management qui génère de la confiance, du calme et du plaisir. Ils adoptent une posture d’entraîneur qui libère les motivations, les énergies et les compétences avec une solide volonté d’instaurer une culture de performance et de bien-être par une dynamique collective d’apprentissage permanent et d’amélioration continue.
Excellence, respect, confiance, plaisir, calme,
les valeurs de l’Olympisme pour vous mener sur les podiums de vos succès !
Philippe Leclair