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Ne parle-t-on pas de bon ou de mauvais stress, d’un petit coup d’adrénaline comme d’un bon petit verre de vin, d’un moment de pur bonheur ou au contraire, nous voilà noués aux trippes, le cœur en alerte, la tension qui grimpe….Le stress a son utilité. Il permet à notre corps de mettre en place immédiatement tout un processus biologique pour faire face à un danger ou un imprévu.

Ainsi si nous sommes agressé, tout notre corps se mobilisera dans la seconde pour organiser l’affrontement, la fuite ou le camouflage. Ce comportement est commun à tous les vertébrés. IL est accompagné de changements physiologiques sous l’effet des hormones du stress (l’adrénaline et le cortisol) tels que l’augmentation de la fréquence cardiaque, de la respiration, la dilatation de la pupille, la suppression de la douleur face au danger (un phénomène bien connu des militaires au combat). Mais chez l’être humain, dont les capacités cognitives sont plus développées, ces réponses comportementales et physiologiques sont aussi à l’origine de sensations comme la peur, l’angoisse, l’anxiété.

La peur est une émotion forte et intense éprouvée en présence d’un danger réel et immédiat. Elle produit des réponses comportementales qui augmentent nos chances de survie face à cette situation dangereuse.

L’anxiété est une émotion vague et déplaisante. On ressent de l’appréhension qui peut être proche d’une sensation de peur, de la détresse ou une crainte diffuse et sans objet. La situation qui la déclenche est subjective et dépend de la perception de la personne sur cette situation. Nous voilà dans le registre de l’imaginaire. Ne l’oublions pas : notre cerveau ne fait pas la différence entre la réalité et une situation imaginaire. Exemples : une surabondance d’informations ou de tâches que l’on pense devoir traiter en même temps, qu’on ne parvient pas à traiter, le sentiment de ne pas pouvoir faire face à un événement futur, etc. On voit bien là que l’anxiété peut naître de notre imaginaire, de nos pensées sur une situation non existante mais redoutée !

L’angoisse se caractérise par l’intensité du malaise psychique ressenti qui résulte d’une extrême inquiétude, d’un danger vague mais imminent devant lequel on serait désarmé et impuissant. Elle survient souvent sous forme de crises difficiles à contrôler. La personne s’affole, elle peut ressentir des palpitations, des sueurs, des tremblements, des tensions musculaires, respire mal, digère difficilement etc…

Le professeur Bruce Mc Ewen, expert en neurosciences, distingue 3 types de stress selon la réponse biologique de notre corps et la durée de cette réponse.

Cette réponse biologique dépend de la façon dont notre cerveau interprète une situation stressante et si nous réussissons à nous y adapter rapidement ou pas. La représentation mentale consciente ou inconsciente que l’on se fait d’une situation, d’un événement ou du comportement d’une personne va générer un stress positif ou négatif.

Bruce McEwen définit une situation stressante quand :

  • Elle diminue notre sens du Contrôle
  • Elle est Imprévisible ou Nouvelle
  • Ou elle menace notre Ego

Le stress, jaugé à l’aune de cet acronyme C.I.N.E, est classé en 3 catégories selon le degré d’activation de notre réponse biologique :

1) le stress est positif quand l’activation de notre système biologique de réponse est de courte durée, modérée et rapidement désactivée.

2) le stress est tolérable quand l’activation de notre système biologique de réponse est intense, durable mais tout de même atténué par un effet tampon tel qu’un entourage attentif, des relations sociales, …

3) le stress devient toxique quand l’activation biologique est due à une situation fréquente, durable et sévère sans soutien (tampon social) ou moyen de s’en sortir (ex : pauvreté, misère, abus physiques et/ou psychologiques, harcèlement, …). Dans ce cas, nos capacités de réponse s’épuisent et contribuent à l’usure de notre cerveau et de notre corps (perte de mémoire, hypertension, accélération rythme cardiaque, …).

Pour le professeur Mc Ewen les capacités de réaction aux stress sont très variables d’une personne à l’autre. Ainsi une même situation peut générer un stress tolérable chez les uns et un stress toxique chez les autres.

Chaque individu adopte des comportements pouvant aller de l’adaptation à l’inadaptation. C’est donc bien la façon dont nous percevons et réagissons à ce qui nous arrive qui est capital.

Mc Ewen définit ces degrés de comportements selon les critères des 3 R :

  • Résilience ou la capacité d’un organisme à rebondir face à l’adversité
  • Résistance ou la capacité d’un organisme à supporter l’adversité avec une réponse biologique très faible voire même inexistante. On pourrait comparer cela à une sorte d’immunité acquise à force d’expérience !
  • Récupération ou la capacité de l’organisme à se calmer et à arrêter la réponse biologique au stress.

Nous ne sommes pas donc égaux face au stress d’autant que cette notion générique de stress recouvre des facteurs très divers. Nous pouvons être résilients ou résistants à certaines situations stressantes mais totalement vulnérables face à d’autres facteurs de stress. Nous savons que notre capacité de réaction biologique est avant tout une affaire de biochimie interne. Une sorte de cuisine faite avec l’aide de nos neurotransmetteurs qui galopent dans notre corps pour mettre toutes nos cellules en conformité avec nos pensées. Le simple fait de penser à quelque chose (imaginaire ou réel) provoque aussitôt une réaction biochimique en chaîne dans tout notre corps qui va conforter nos sentiments, nos impressions et donc nos croyances. Notre chimie interne se met au diapason de notre pensée pour nous faire ressentir des émotions attendues et conforme à notre pensée !

Pour autant est-ce une fatalité ?

Différentes études scientifiques ont démontré qu’il était possible d’augmenter sa résistance ou résilience au stress et donc sa capacité de récupération. Il apparaît de plus en plus clairement que nos comportements agissent sur notre fonctionnement cérébral et notre habileté à nous adapter à toutes situations. Encore faut-il s’y entraîner comme le font les sportifs ou les artistes pour développer leur virtuosité. Car on peut absolument s’entraîner à s’adapter.

Si vous appreniez à devenir résistant et résilient ne pensez-vous pas que vous vous sentiriez mieux armés pour réagir à une situation difficile ? J’entends d’ici vos réactions : « C’est bien beau et facile à dire mais ce n’est pas simple…. Je suis harcelé(e) en permanence par mon supérieur, j’ai trop de travail, je n’ai plus de temps pour moi, mon ado n’est pas facile, j’ai peur pour lui, etc,,… ».

Pour ceux qui ont suivi mes séminaires, vous savez combien je mets l’accent sur la nécessité de s’entraîner à développer de nouvelles compétences pour réussir à changer de comportement, à devenir plus performant ou à mieux gérer ses émotions. L’entraînement, c’est la clé de toute réussite.

Sans entraînement, sans répétition, il n’y a pas de changement.

L’entraînement concerne tous les aspects de notre vie dès lors que l’on est en quête de changement, de progrès ou de façon plus pragmatique et immédiat, si on en a assez de se sentir stressé. En effet les habitudes sont ancrées profondément, elles forment nos automatismes aussi bien dans nos actions, nos comportements, nos pensées, nos sensations, notre ressenti. elles sont « nous ». En prendre conscience est la 1ere étape sur le chemin du changement.

Si vous vous sentez stressé, à bout de nerf, si tout vous énerve… il est probablement temps de faire un « stop arrêt » sur image.

 

 

STOP !

Ecoutez vos pensées, observez vos automatismes, prenez conscience de votre corps, de vos mouvements (lents, saccadés, rapides, souples…).

Votre corps est la première voie d’accès à la confiance en soi et à la maîtrise du stress. Il est essentiel de savoir se mettre à l’écoute de nos signaux d’alerte corporelle pour reconnaître leur signification. Il est non seulement indispensable de l’écouter mais aussi de savoir le ménager et d’en prendre soin. Avoir une conscience corporelle juste constitue une fondation précieuse pour son équilibre personnel et la prévention du burn out. Il détermine notre attitude mentale face à la vie tout comme nos pensées façonnent notre corps. Notre attitude mentale détermine notre capacité à passer de la peur à la confiance.

Les seuls obstacles à la réalisation de notre objectif sont les limites que nous nous imposons. Nous ne pouvons pas changer l’événement extérieur, mais nous pouvons changer notre façon de le percevoir et de l’interpréter.

Et changer sa façon de percevoir un événement extérieur, de l’interpréter cela s’apprend !

Observez-vous, écoutez votre petite voix intérieure sans la jugement, observez la telle une caméra qui filmerait. Une caméra c’est un objet, elle ne porte pas de jugement, elle filme. Ne vous mettez pas en position d’être le caméraman qui choisit ses prises de vue, ni dans celle d’un réalisateur sinon vous ne manqueriez pas de tomber dans le jugement de valeur (bien, mal…) , il s’agit là de vous observer dans vos automatismes (comportements, pensées, ressenti), de faire un STOP ARRET pour vérifier ce que cela génère dans votre corps, dans vos émotions.

Vous allez certainement constater que certains automatismes ne sont pas forcément vos amis. Peut-être est-il temps pour vous de les changer ? Après tout est-ce bien nécessaire de les conserver s’ils vous font du mal ? Les comportements que vous mettez en œuvre quotidiennement sont ceux que vous renforcez, aussi est-il important de savoir les faire évoluer pour votre bien et votre santé et non l’inverse.

Fixez-vous des petites étapes de progrès. Ce sont ces petits pas qui font les longs trajets…

C’est par un entraînement régulier, serein et confiant que vous arriverez à devenir un acteur compétent de votre santé.

Revenez à ma règle des 3R comme support d’entraînement pour reprendre les rennes de votre vie :

  • Respiration abdominale lente
  • Relâchement des crispations musculaires
  • Retour à la réalité présente.
 
 

NOS PROCHAINES FORMATIONS :

  • Les 12 et 13 novembre 2015  : la gestion juste de son énergie, clé de la prévention du burn out.
  • Les 28 et 29 janvier 2016 : « Entrez dans la haute performance », les techniques de préparation et d’entraînement mental des sportifs de haut niveau pour optimiser son potentiel de performance et le mettre en œuvre quelle que soit son domaine d’activité ou ses objectifs.

Pour des raisons d’efficacité pédagogiques, nos formations sont limitées à 8 participants. Ce nombre restreint permet à chacun de s’impliquer pleinement pour intégrer de façon concrète et immédiate les enseignements.

La théorie est toujours illustrée par des exercices de mise en situation sur le site d’entraînement du centre de formation. Chacun a ainsi l’opportunité de s’entraîner immédiatement à mettre en oeuvre de nouveaux comportements et de nouvelles compétences au travers d’expériences impliquant le corps, le mental, l’émotionnel et la technique.

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lundi 21 septembre 2015 , par Philippe Leclair  : : Mental

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