Managers, comment vos attentes façonnent votre équipe

Devenir un manager-entraîneur qui inspire calme, confiance et plaisir est un art subtil. Cela va bien au-delà des compétences techniques et des stratégies de gestion. C’est une danse délicate entre perception, préjugés et impact sur les collaborateurs. Il s’agit là d’un phénomène psychologique puissant qui se déroule silencieusement et qui façonne les performances des équipes et l'avenir des individus. C'est ce que les experts appellent l'effet Pygmalion, un concept qui révèle comment les attentes des managers peuvent agir sur  la trajectoire de leurs équipes.

L’effet Pygmalion est également connu sous le nom d’effet Rosenthal. Dans les années 1960, le psychologue Robert Rosenthal a étudié cet effet en contexte professionnel. Il tire son nom du mythe grec où un sculpteur, Pygmalion, tombe amoureux de sa propre création, une statue. Ses attentes et ses sentiments envers cette statue la transforment en une femme réelle. 

De la prophétie à la réalité

Tout managers a des attentes inconscientes ou conscientes sur son équipe. Elles sont comme des graines plantées dans un jardin.

De la prophétie à la réalité : le pouvoir des croyances

Tout managers a souvent des attentes inconscientes ou conscientes. Elles sont comme des graines plantées dans un jardin. Imaginez ceci : un manager entre dans une salle de réunion, portant avec lui un ensemble d'attentes implicites non seulement à l'égard de son équipe mais aussi à l’égard de chaque membre. Ces attentes, qu'elles soient positives ou négatives, exercent une influence invisible mais puissante sur la manière dont il interagit avec ses collaborateurs, les opportunités qu'il leur offre et les encouragements qu'il leur prodigue.

S’il croit fermement en la capacité de son équipe à exceller, il est plus enclin à lui fournir un soutien accru, à s’engager totalement avec elle. Ce cercle vertueux de confiance et d'encouragement crée un terreau fertile où les compétences s'épanouissent et les objectifs sont dépassés.À l'inverse, des attentes basses ou négatives peuvent agir comme un poids sur les épaules des collaborateurs, limitant leur accès à leurs ressources et les décourageant dans leur quête de réussite. C'est le côté obscur de l'effet Pygmalion, où les prédictions pessimistes du manager se matérialisent insidieusement, sapant le potentiel et l'enthousiasme des collaborateurs.

Ce qui rend l'effet Pygmalion si fascinant, c'est donc son mécanisme d'auto-réalisation. Les attentes du manager deviennent une prophétie guidant les actions et les perceptions des collaborateurs. Comme une prophétie auto-créée, ces attentes peuvent façonner l’avenir professionnel d'un individu, le propulsant vers de nouveaux sommets ou le retenant dans les abysses de l'auto-doute.qui peut façonner le destin professionnel d'un individu, le propulsant vers de nouveaux sommets ou le retenant dans les abysses de l’auto-doute.

Conséquences sur la dynamique d'équipe

Au-delà des performances individuelles, on comprend combien l'effet Rosenthal peut influer également sur la dynamique d'équipe et la culture de l’entreprise. Sans surprise, des attentes positives favorisent un environnement de confiance et de collaboration, où chacun se sent soutenu et encouragé à donner le meilleur de lui-même. En revanche, des attentes négatives peuvent polluer l'atmosphère de travail, engendrant frustration et désengagement chez les collaborateurs.

En saisissant pleinement ce phénomène et en le transformant en un atout, les managers peuvent devenir de puissants moteurs de croissance et de réussite pour leurs équipes, favorisant ainsi des performances accrues ainsi qu'une cohésion et une efficacité renforcées.

Philippe Leclair

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