La triple peine de l'anticipation d’un enjeu

Dans notre quête perpétuelle de contrôler l'avenir, nous nous trouvons souvent piégés dans un cycle vicieux de pensées anticipatoires inconscientes, déclenchant une cascade d'émotions et de stress bien avant que l'événement redouté ne se produise.

C’est la "triple peine": malgré nous, nous nous confrontons à l'enjeu avant, pendant et après son déroulement, exacerbant ainsi notre anxiété. Nos pensées, à notre insu, déclenchent des émotions, tissant un réseau complexe de réactions en spirale.

La triple peine

“Quand on pense à ce qu’il risque de se passer alors que rien ne s’est encore passé…”

Lorsque nous projetons, sans le décider consciemment, notre esprit vers un futur incertain, notre imagination fertile donne vie à une myriade de scénarios plus ou moins catastrophiques, alimentant ainsi le feu du stress intérieur:

  • Avant même que l'événement redouté ne se matérialise, nous ressentons déjà ses effets insidieux. Le simple fait d'y penser, notre cerveau active une réponse physiologique, qui met notre corps en état d'alerte: les battements de notre cœur s'accélèrent, notre respiration devient plus superficielle et nos muscles se contractent, nous plongeant dans un état de combat ou de fuite constant, notre qualité de sommeil se détériore, etc..

    En quelque sorte c’est: “quand on pense à ce qu’il risque de se passer avec toute la spirale des conséquences supposées, alors que rien ne s’est encore passé,. Ou c’est quand on pense à ce que l’autre pourrait penser de nous alors qu’il ne le pense pas encore!”

  • Pendant l'événement, on arrive dans un état émotionnel et de fatigue dégradé qui conditionnera la qualité de notre prestation lors de cet enjeu. Chaque petit détail et chaque interaction sont interprétés, déformant la réalité et transformant même les moments les plus banals en sources potentielles de tension. C’est le cercle vicieux émotionnel.

  • Et après que l'événement soit passé, on a une réaction émotionnelle au résultat surtout s’il ne correspond pas à l’attente espérée. Son ombre persiste, hantant nos pensées et alimentant nos doutes. Nous passons en revue chaque moment, nous demandant ce que les autres ont pensé de notre prestation, ce que nous aurions pu faire différemment, nous torturant avec des "si seulement" qui résonnent en écho.

Ce tumulte émotionnel n’est pas une fatalité. Nous avons le pouvoir de prendre conscience de nos pensées et d’adopter des stratégies de gestion mentale des craintes et incertitudes pour nous libérer du poids du stress. En embrassant une telle approche, nous retrouvons un équilibre émotionnel par une force de résilience face aux tourments de l'anticipation excessive.

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